Le temps des concentration des élèves est en baisse. C’est un fait, constaté par tous les professionnels qui travaillent avec eux. Les étudiants ne seraient d’ailleurs pas les seuls à éprouver de plus en plus de difficulté à se concentrer, comme différentes études le montrent. Est-ce une fatalité ? Pas nécessairement…
Quel est le temps de concentration moyen d’un étudiant ?
Beaucoup de chiffres circulent, dans les médias ou sur internet, sur le temps de concentration moyen des personnes. Certains affirment, en se basant sur une étude menée par Microsoft, que la durée de l’attention d’un être humain serait passée de 12 secondes en 2000 à 8 secondes en 2013 (soit moins que l’attention moyenne d’un poisson rouge, estimée à 9 secondes).
Ce chiffre pourrait être inquiétant… mais il ne constitue qu’une donnée parmi un océan d’autres recherches scientifiques. Ainsi, un test de vigilance mené à l’époque de la Seconde Guerre mondiale (le test de Mackworth) tendrait plus à indiquer que le taux de concentration décroît fortement après 30 minutes.
Desktime, un logiciel qui mesure les parts de distraction ou de travail concentré, en enregistrant et en analysant votre activité informatique, a effectué une étude sur ses utilisateurs et affirme que les personnes les plus performantes travaillent en suivant une structure de 52 minutes de concentration suivies de 17 minutes de repos.
Peter Lorange, qui a enseigné dans des écoles de management, affirme quant à lui que les étudiants, pour les meilleurs d’entre eux, décrocheraient après 20 minutes de cours.
On est donc bien loin des 9 secondes initiales, même s’il semble évident, au travers des différents chiffres mentionnés, de ne pas attendre d’un élève plus de 30 à 45 minutes de concentration… dans le meilleur des cas.
Qu’est-ce qui impacte la concentration des étudiants ?
Les résultats de Desktime donnent déjà une première piste pour aider à améliorer sa concentration : s’autoriser des périodes de pause. Mais de vraies périodes de pause : surfer sur internet, rester devant son ordinateur ou son smartphone n’aide pas à régénérer l’attention.
L’étude de Microsoft, citée précédemment, souligne, s’il en est besoin, que la capacité à rester concentré sur une seule tâche est étroitement liée :
- Au volume de consommation de médias
- À l’utilisation de médias sociaux
- Au comportement multiécrans
- À l’adoption des technologies.
Par conséquent, les jeunes, qui sont exposés, et depuis un plus jeune âge, à ces mêmes médias, ont un niveau de concentration plus faible que leurs aînés. Rassurez-vous : ce n’est pas une fatalité contre laquelle il est impossible de lutter.
Comment améliorer la concentration ?
La concentration est comme un muscle, elle se travaille. Si inciter les étudiants à passer moins de temps sur les écrans et à mieux dormir sont les conseils de base, ils ne sont pas les seuls.
L’idée est de se fixer des objectifs raisonnables pour dépasser petit à petit ses limites : inutile d’attendre une concentration maximum pendant 3 heures ! Par contre, l’augmenter petit à petit est tout à fait possible.
Pour cela certains exercices seront utiles :
- s’entraîner à fixer un objet pendant 30 secondes puis se le remémorer, les yeux fermés, avec le plus de détail possible.
- Repérer les plages horaires où vous êtes le plus en forme, et chronométrer le moment où l’attention faiblit. Faire une pause à ce moment. Puis tenter d’augmenter la durée de concentration de quelques minutes à la fois à chaque séance.
- Se fixer des objectifs spécifiques : relire trois pages en tant de temps. Ne s’autoriser aucune distraction sur cette période (mais se l’accorder après, comme une récompense).
- Apprendre à morceler les tâches.
- Tenter la méditation de pleine conscience pour être dans le moment présent.
- Écouter de la musique en se focalisant sur chacun des instruments.
En cours ou lors des révisions, prendre des notes aide aussi à garder l’esprit concentré. Et couper les notifications de son smartphone est bien sûr essentiel !