La classe inversée est une méthode d’enseignement, venue des États-Unis, qui se développe de plus en plus en France. Elle vise à revoir toute la dynamique du cours donné en classe, en insistant sur l’implication personnelle de l’élève. Le travail donné à la maison sert à préparer le cours, plutôt qu’à le mettre en application.
Comment est née l’idée de la classe inversée ?
Tout commence officiellement dans les années 90 avec Eric Mazur. Ce professeur de Harvard met en place ce qu’il appelle « l’enseignement entre pairs ». Cette technique favorise un apprentissage effectué en dehors de la salle de classe. En classe, les étudiants répondent ensuite à des questionnaires sur ce qu’ils ont appris, en discutent ensemble, puis le reformulent pour réellement se l’approprier.
Quelques années plus tard, toujours aux États-Unis, Jonathan Bergmann et Aaron Sams réalisent des vidéos de leurs cours pour les élèves qui les avaient manqués. Ils découvrent alors que les élèves qui ont visionné ces cours chez eux sont plus impliqués en classe qu’auparavant. Et ils commencent à demander à tous leurs élèves de regarder cette vidéo. Le temps de classe est alors consacré à la mise en pratique des notions vues à la maison.
Concrètement, comment fonctionne une classe inversée ?
L’idée majeure de la classe inversée, c’est de sortir du cours magistral. L’enseignant n’est plus là pour délivrer un savoir, mais uniquement pour aider l’élève à le mettre en application. Tout ce qui se faisait auparavant à la maison, comme les devoirs et les exercices, se déroule maintenant en classe. Le travail se fait souvent en groupe, avec des échanges entre les élèves et le professeur.
L’élève, lui, visionne chez lui des vidéos capsules ou fait des recherches sur le sujet de la leçon à aborder. La Khan Academy présente de nombreuses ressources dans ce domaine. L’élève peut ainsi prendre le temps nécessaire pour s’approprier et comprendre un thème. Il est aussi invité à préparer des questions qu’il pourra poser en classe. Il revient donc à l’école en s’étant déjà imprégné du sujet qui va être abordé, prêt à travailler dessus plutôt qu’à le découvrir et à l’apprendre.
Quelles sont les limites de la classe inversée ?
La classe inversée repose beaucoup sur l’autonomie des élèves. Ils doivent réellement se prendre en main pour apprendre, chez eux, en l’absence d’accompagnement précis. Si les études effectuées sur ce type de classe ont dans l’ensemble démontré une meilleure implication des étudiants en classe, elles ne prennent pas en compte un certain nombre de difficultés.
D’une part, tous les étudiants n’ont pas les possibilités matérielles pour visionner chez eux des vidéos ou pour effectuer les recherches nécessaires dans de bonnes conditions.
D’autre part, certaines vidéos ne sont que des cours magistraux déportés à domicile. L’élève se retrouve seul face à une notion qui lui est expliquée dans un support, certes plus attrayant pour lui, mais qui peut le laisser démuni.
Il convient donc de prévoir tout un accompagnement au visionnage. En incitant à la prise de notes, par exemple, ou en demandant à chaque élève de préparer des questions sur ce qu’il a vu. Il ne faut pas le laisser passif face à une vidéo et cela demande un temps certain de préparation à l’enseignant.
La reformulation des notions abordées, qui se fait en classe et qui permet l’appropriation du contenu du cours par les élèves, repose avant tout sur une pédagogie active. Et certains estiment que c’est surtout sur elle que repose le succès de la classe inversée.