Apprendre l’orthographe et la grammaire, est-ce si difficile ?
L’orthographe reste considérée comme un sport particulièrement difficile en France. Les (plus ou moins) récentes réformes de l’orthographe, qui ne sont appliquées que par certains utilisateurs, sont une tentative de la rendre plus accessible à tous. Même l’apprentissage de la grammaire est revu (l’introduction du prédicat dès l’école primaire a fait couler beaucoup d’encre…).
Il y a cependant encore de nombreux efforts à réaliser dans ce domaine : on voit de plus en plus de cours de français s’inscrire aux programmes des universités ces dernières années. Preuve en est que les lycéens n’ont plus tout à fait le niveau qui était attendu auparavant dans ce domaine. Même dans le monde du travail, la maîtrise de la langue semble s’être un peu perdue : il faut maintenant prouver, à l’aide de certifications idoines, que l’on sait écrire sans fautes.
Et si, finalement, comme dans tous les sports, la maîtrise de celui-ci ne pouvait venir qu’avec une pratique régulière ?
Le prédicat, un moindre mal ou une nécessité ?
C’est un fait : les jeunes Français écrivent moins bien que leurs aînés. Pire, ce niveau a même encore diminué sur quelques petites années seulement ! La faute ne peut pas en être reportée uniquement sur un usage abusif des SMS ou des écrans. Les pontes responsables de l’éducation ont pointé du doigt l’enseignement prodigué aux élèves et, cela, dès le premier âge. Le prédicat, qui était jusque là une notion surtout connue des grammairiens, a ainsi récemment fait son apparition dans les cahiers des écoliers. Les parents en perdraient presque leur latin !
Le prédicat est une manière simplifiée de s’initier à l’analyse de la phrase, la base de la grammaire. Il a toujours été nécessaire de découper la phrase en segments : le sujet, le verbe, les compléments… Le prédicat rassemble simplement le verbe et les compléments du verbe (ce que l’on appelle complément d’objet). Il sera ensuite nécessaire, comme avant, de subdiviser ce prédicat pour reconnaître les compléments d’objet directs et indirects… et pour accorder correctement les participes passés. Pour de nombreux enseignants, cette notion permet de préparer à l’analyse de la phrase, sans entrer trop dans le détail à un âge où il y a déjà suffisamment de termes à retenir. Comme dans toutes les matières de l’enseignement, on part du plus simple vers le plus compliqué.
Le principal écueil, peut-être, se situe au niveau des parents qui ne comprennent plus les leçons de leurs enfants, n’ayant jamais appris comment reconnaître ce prédicat. Et il est très difficile de réexpliquer, au moment des devoirs, une leçon que l’on n’a jamais suivie…
La certification Voltaire, l’orthographe pour les grands ?
Depuis quelque temps, une nouvelle ligne a fait son apparition sur les CV : certificat Voltaire. Ce certificat a pour fonction de mettre en valeur des compétences en orthographe. Il s’agit peut-être d’un détail, mais un détail qui peut faire toute la différence dans un monde du travail hyperconcurrencé.
La certification s’obtient par le biais d’un examen d’une durée de trois heures. La dictée, assez courte, est complétée par un long questionnaire à choix multiples, comportant 195 phrases à analyser ! Il s’agit, pour réussir cet examen, d’aller plus loin que l’orthographe usuelle du quotidien. Même avec de bonnes bases en grammaire, il peut être nécessaire de se préparer efficacement, à l’aide de cours, mais surtout d’entraînement, pour obtenir cette précieuse certification.
Il n’y a pas d’âge pour (ré)apprendre à bien écrire. Cela peut même être une nécessité, soit parce que l’on a oublié certaines règles pointues (qui se souvient comment accorder le participe passé d’un verbe pronominal?), soit parce que l’on n’a pas bien compris celles enseignées à l’école.